Avec la rentrée scolaire reprennent également les activités des associations. La section de l’UNACITA d’Istres a marqué sa rentrée en organisant le week-end du 23 et 24 septembre, dans le cadre du devoir de mémoire, une sortie dans le massif du Vercors, lieu mythique de la résistance française. Cette sortie, prévue de longue date a rassemblé autour de son président M. Alain Bernardet une trentaine de membres dont M. Michel Oliver, président de l’UNACITA PACA et son épouse.
Citadelle de la liberté, haut lieu de la mémoire national, le Vercors est célèbre pour avoir accueilli pendant la Seconde guerre mondiale de nombreux résistants, pour être devenu l’un des plus importants maquis de France et pour avoir connu un dénouement tragique durant l’été 1944 qui s’est soldé par le massacre de 840 français dont 639 maquisards et 201 victimes civiles.
C’est dès 8 H 00 le samedi matin que la petite troupe se met en route direction Grenoble. Après un petit-déjeuner pris lors d’une halte sur l’autoroute, le voyage se poursuit direction Villars de Lans par les Gorges de la Bourne, impressionnante route à encorbellement laissant découvrir une succession de paysages sauvages et vertigineux qui nous mène à St-Nizier où 250 maquisards ont affronté les allemands le 13 juin 1944. Arrêt pour un instant de recueillement au mémorial et la nécropole de St-Nizier-du-Moucherotte qui conserve la mémoire de 98 résistants sur le lieu même des combats. Le porte-drapeau Serge Monrouzies se met en place, les présidents Michel Oliver et Alain Bernardet,accompagné de Jean-Louis Escoda (Ancien des chasseurs-alpin), déposent conjointement une gerbe afin de leur rendre hommage, une minute de silence est observée puis une Marseillaise est entonnée par l’ensemble des participants.
La petite troupe quitte le mémorial pour un pique-nique dans la campagne sous un soleil radieux, puis départ pour une visite des ruines de Valchevrières, village résistant, incendié le 23 juillet 1944 mais heureusement, vide de ses habitants. Sur le belvédère qui domine le village, des hommes se sacrifièrent pour retarder l’avancée des armées nazies et moururent les armes à la main. La visite se poursuit en direction du village martyr de Vassieux-en-Vercors où, le 21 juillet 1944, 91 résistants et 73 civils furent sauvagement tués et la totalité de ses maisons brulées. Vassieux fait partie des 5 communes élevées par le Général de Gaulle à la dignité de « Compagnon de la libération ».
La journée se termine par la visite du Musée départemental de la résistance qui retrace avec beaucoup de précision l’histoire des maquis du Vercors. A l’issue, il est temps de rejoindre l’auberge du Tétras Lyre où chacun a hâte de s’installer après cette journée très dynamique.
Dimanche matin, après une bonne nuit de repos, départ à 09 H 30 pour le Mémorial de la résistance sur les hauteurs de Vassieux. Ce mémorial est l’étape centrale d’un parcours qui incite à découvrir, dans tout le massif, les lieux où se sont déroulés les évènements et à mieux comprendre ce qui s’est joué là. Il souligne également la valeur universelle du témoignage du Vercors et appelle à la réflexion sur les formes de résistances contemporaines. En repartant, un petit arrêt s’impose pour un recueillement à la nécropole de Vassieux puis, il est déjà midi et l’heure de déjeuner. Nouvel arrêt dans la campagne pour un pique-nique sous le soleil, le temps est magnifique.
Après le repas, direction la Chapelle-en-Vercors où le 25 Juillet 1944, les soldats allemands arrivent dans cette petite ville. Ils rassemblent la population et prennent seize jeunes gens en otage. Le soir même, alors que le village est incendié, ces garçons sont exécutés dans la cour d’une ferme ( » La cour des fusillés »).
A 14 H 30, départ en direction de la grotte de la Luire à St-Agnan-en-Vercors. Son vaste porche d’entrée abrite quelques jours un hôpital de la Résistance. Il est, le 27 juillet 1944, le théâtre d’une sanglante attaque lors d’un raid allemand contre le maquis du Vercors. Cette attaque se solda par le massacre des 35 maquisards blessés, des médecins, du prêtre jésuite, ainsi que par l’arrestation et la déportation du personnel soignant féminin, des infirmières qui n’avaient pas été tuées.
La route se poursuit par le col du Rousset en direction de Die, le paysage est de toute beauté. Il était difficile de quitter cette région sans acquérir quelques bouteilles de Clairette. Ainsi, le périple prend fin par la visite d’un dernier musée consacré à l’histoire de la cave et des vins effervescents Jaillance, et la découverte des secrets de la lente élaboration de la Clairette de Die. La visite se termine par une dégustation des vins élaborés par la cave ce qui permet à chacun de faire son choix d’arôme à emporter.
Le groupe a porté un grand intérêt aux différentes visites effectuées durant ce séjour dans la Drôme et remercie sincèrement l’organisateur, Patrick Krieger, qui n’a ménagé ni son temps ni sa peine pour la grande satisfaction de tous, ainsi que Stéphane Lamy, Jean-Louis Escoda et Michel Oliver pour leurs commentaires et leurs explications qu’ils ont apportés tout au long de ces visites.
Ces témoignages du passé au travers de leurs monuments commémoratifs nous rappellent les deux faces les plus contradictoires de notre humanité, l’ombre et la lumière.
Colette Courtade.